La Renault Mégane est garée devant le pavillon tranquille à quelques pas du centre-ville. La poussière sur la carrosserie et le coffre sur le toit du véhicule témoignent d’un long voyage, presque 3000 km entre Kiev et Sainte-Luce, via la Hongrie et l’Allemagne. Ilia, Svetlana et leurs trois enfants,ont quitté depuis une semaine leur pays, leur ville, leur famille et leur vie, juste après l’annonce par Vladimir Poutine de l’indépendance des territoires du Donbass, le 21 février. Là-bas, ils résident en plein sur l’itinéraire d’invasion de l’armée russe. La famille est arrivée le 28 février chez Alexis et Anne Struve, leurs amis lucéens. L’air un peu perdu, malgré l’ambiance familiale qui règne sur place, ils scrutent leur téléphone en suivant en direct les nouvelles du pays et réagissent avec émotion et colère aux images du bombardement de Kharkiv, la deuxième ville du pays. Ilia, 39 ans, est informaticien. Il a un bon poste et peut travailler à distance, mais sans certitude de percevoir son salaire. Svetlana, 40 ans, est designer, mais s’occupe pour le moment de leur petite dernière, Stefania, 4 mois. Leur regard exprime leur tristesse, leur désarroi, mais aussi leur détermination. « Ils sont épuisés par le voyage, inquiets pour leur famille et en colère », raconte Alexis.

Ce Parisien de 63 ans, installé à Sainte-Luce depuis 3 ans, est d’origine russe. Ses grands-parents ont quitté le pays en 1917. Économiste, il a travaillé de 2014 à 2019 comme conseiller commercial à l’ambassade de Kiev et directeur de Business France, l’agence publique qui aide les entreprises françaises à s’internationaliser. Il est également prêtre orthodoxe. Alexis se souvient avec ferveur de ses 5 années passées à Kiev : « Nous avons eu le privilège de voir une société se libérer, dans tous les secteurs, économique, artistique, dans les relations de travail… Le pays était en train de renaître, avec le sentiment d’assister au printemps. C’était incroyable ! ». L’invasion russe est un choc d’autant plus rude qu’il a sur place « beaucoup d’amis : des intellectuels brillants, des jeunes…  Ils sont désormais dans la guerre. Nous occidentaux, nous ne savons plus ce que c’est. Les Ukrainiens veulent se battre ». Époque oblige, les liens sont maintenus, notamment via la messagerie WhatsApp.

La bonne humeur et l’enthousiasme d’Alexis cachent mal des larmes qui surgissent ici et là. Mais il faut donner le change, tenir pour ses amis. Il souhaite aussi se mobiliser, au-delà de l’accueil d’Ilia et Svetlana, en organisant une collecte de produits de première nécessité destinée « aux autres réfugiés obligés de quitter le pays sans rien ou les envoyer en Ukraine ». Alexis a tous les réseaux nécessaires pour les acheminer « via la diaspora ukrainienne, très importante dans la région ». Mais il lui manquait la logistique locale et la communication. Il a donc contacté le maire Anthony Descloziers pour monter une opération « Sainte-Luce Solidarité Ukraine » sous forme de trois permanences de collecte, lundi 7, jeudi 10 et lundi 14 mars de 17h à 20h salle Louis-Dagorne. « Les besoins vont de la nourriture sèche aux couvertures et sacs de couchage, des produits d’hygiène aux médicaments », ajoute Alexis. Sans oublier « des chocolats ou des bonbons, qui ne sont pas indispensables bien sûr, mais qui ont été de vrais rayons de soleil pour Ilia, Svetlana et leurs enfants ». En attendant des jours meilleurs…

La liste (non exhaustive) des produits : « Médicaments, pansements chirurgicaux taille minimum 10×10, compresses stériles, bandages, Bétadine, Doliprane, Ibuprofène, Fervex, anti-diarrhée, seringues 5 ml, gants chirurgicaux taille L, trousses de soins, vêtements, nourriture et couches pour bébé, protections périodiques pour femmes (tampons, serviettes hygiéniques), fruits secs, nourriture en conserve, vitamines, couvertures économes de chaleur, sacs de couchage, imperméables, oreillers, brosses à dents, serviettes, alcool à 90 °, piles, lampe de poche, casques d’armes… ».

Solidarité Sainte-Luce Ukraine. Collecte de produits de première nécessité. Lundi 7, jeudi 10 et lundi 14 mars de 17h à 20h salle Louis-Dagorne.

Contact : steluce.solidarite.ukraine@gmail.com

Solidarité Ukraine, des liens utiles :

Aides locales :

• La Banque Humanitaire (Le Pallet) : 06 80 00 49 64 ou solidarite@banque-humanitaire.com
• Plateforme nantaise qui regroupe de nombreuses associations locales, nationales et internationales : www.WeUkraine.fr

Aides nationales et internationales :

• La Croix Rouge : www.croix-rouge.fr
• L’association Aide médicale caritative France-Ukraine (AMCFU) : http://amc.ukr.fr/
• UNICEF, pour les enfants d’Ukraine : https://www.unicef.fr/article/l-aide-humanitaire-d-urgence-de-l-unicef-pour-les-enfants-d-ukraine
• La Fondation de France :  https://dons.fondationdefrance.org/solidarite-avec-les-ukrainiens/~mon-don?_cv=1
• Soutien Ukraine, réseau d’entraide : https://fr.isupportukraine.eu/
• Première urgence internationale : https://www.premiere-urgence.org/mission/ukraine/
• J’accueille un réfugié https://bit.ly/3hyTrCG