Un enfant qui court dans l’eau à Kiev, une jeune femme au milieu d’un champ, la décrépitude d’un mur de Tchernobyl, la foule lors de la fête nationale ukrainienne, du Street Art, un joggeur… La vie quotidienne d’un pays tiraillé entre l’Ouest et l’Est, le sentiment d’un bonheur fragile… En 24 clichés en couleurs ou en noir et blanc, le photographe lucéen Yann Veslin raconte l’Ukraine juste avant la guerre. Passionné de photographie, ce globe-trotteur (qui se double d’un consultant en innovation et développement humain pour les entreprises) s’est rendu en Ukraine du 15 août au 2 septembre 2021. Il avait déjà photographié les USA, Cuba, le Népal, le Japon… Pourquoi l’Ukraine ? « Le fruit du hasard et une opportunité, celui d’un voyage avec d’autres photographes. Mais aussi l’envie de se rendre à Tchernobyl et de voir comment la nature avait repris ses droits ». Son Reflex à la main, il a donc débarqué dans un pays « à la fois moderne et rural, avec des champs à perte de vue et des très grandes villes, un pays dont on sent le poids de l’histoire, avec une forme de tristesse et de fatalisme… ».

La spécialité de Yann Veslin, c’est la photographie de rue, capter l’humanité au détour d’un cliché ou tendre à l’abstraction en opposant les formes et les tailles. L’Ukraine, entre influence occidentale et architecture de l’ère soviétique, est un sujet en or pour lui. Lorsque la guerre se déclare, le 24 février, il se sent fortement connecté avec ce pays visité il y a peu, d’autant plus qu’il y a laissé des amis. « Pour les Ukrainiens, c’était écrit », ajoute-t-il. Comment agir, depuis Sainte-Luce, avec ses modestes moyens ? Yann contacte la mairie et propose une exposition de photographies, dont les bénéfices iront à l’Ukraine. La Ville donne rapidement son accord, et le récit photographique devient une exposition de 24 tirages qui seront montrés et vendus au profit de la Protection Civile, l’organisme qui a acheminé le produit de la collecte organisée début mars dans la commune.

« Cette exposition permet de montrer la beauté de l’Ukraine et souligne l’importance de la photographie pour témoigner du réel. Indirectement, elle est aussi un hommage au courage des Ukrainiens », souligne Franck Steinmetz, adjoint à la culture. « Ces moments de vie, complète Yann, montrent que nous sommes tous de la même espèce, des êtres humains qui rions et pleurons des mêmes choses ».

Regard sur l’Ukraine, exposition photo de Yann Veslin. Vendredi 6 mai de 17h à 20h30 et samedi 7 mai de 10h à 18h salle Louis-Dagorne. Les tirages grand format seront vendus au prix de 100 €. Il sera également possible de faire un don sur place à la Protection Civile. Entrée libre.