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Publié le lundi 14 octobre 2019

Pour les habitants de Sainte-Luce et de nombreuses communes environnantes, une déferlante sonore pendant près de 48 heures, de la nuit de vendredi à samedi jusqu’à dimanche après-midi. Les deux nuits ont été très difficiles en raison du niveau de décibels, ce qui explique une colère bien compréhensible. Pour les 17 000 participants, un teknival en hommage à Steve Maia Caniço, ce jeune homme mort à Nantes lors de la fête de la musique, en juin dernier. La page Facebook de la mairie est le reflet des passions qu’a suscitées l’événement, sur lequel la Ville a donné en temps réel les informations dont elle disposait : plus de 150 000 visites sur la page, plus de 3000 commentaires de tous ordres, de l’exaspération à la compréhension jusqu’au soutien. Du jamais vu à Sainte-Luce ! Les Lucéennes et les Lucéens se posent aujourd’hui plusieurs questions. Essayons d’y répondre.

Cet événement était-il attendu à Sainte-Luce ? Non. Si le « TekSteveAll » est annoncé depuis plusieurs semaines « dans l’Ouest », son arrivée à Sainte-Luce a pris tout le monde de cours. D’autres sites étaient prévus (on parle de Clisson, Notre Dame des Landes, Grandchamps des Fontaines, Nantes…), mais faute d’autorisation préfectorale, les festivaliers se sont installés alors de façon illégale sur le terrain d’aéromodélisme, en bord de Loire, juste après s’être retrouvés sur le parking de Paridis à Nantes. Le cortège est arrivé à Sainte-Luce vendredi vers 23h30. Appelé par un riverain, le maire Jean-Guy Alix était sur place juste après minuit pour constater l’arrivée du cortège de véhicules.

La mairie a-t-elle autorisé le teknival ? Non, aucune demande n’a été formulée. C’est une installation «sauvage». Les organisateurs auraient souhaité être autorisés par la Préfecture et disposer d’un autre site, mais ont visiblement essuyé un refus de dernière minute.

Le terrain était-il accessible ? Il est situé le long de l’itinéraire Loire à Vélo. Des plots en béton le protègent de l’accès de camions, mais permettent aux voitures de se rendre sur place. Ces plots en béton ont été déplacés par les organisateurs. L’installation s’est donc faite par effraction.

Fallait-il faire faire évacuer le site ? Non. C’est la demande de plusieurs personnes, formulée sur les réseaux sociaux. Dès samedi matin, la mairie a participé à une cellule de crise en Préfecture (responsable de la sécurité sur le territoire) alors que les festivaliers affluaient. Vu le contexte (un événement pour rendre hommage à Steve et condamner les violences policières, une expression de la colère des jeunes), il était évident qu’une intervention des gendarmes n’aurait fait qu’empirer la situation, avec un risque d’affrontements, voire de victimes. Pour les pouvoirs publics et la mairie, l’objectif était de faire en sorte que le teknival se déroule le mieux possible, que l’on soit d’accord ou pas avec son existence. Gendarmerie, pompiers, secouristes et mairie se sont donc mobilisés sur place. Quant au collectif d’organisateurs, il s’est engagé à rendre le site le plus propre possible, ce que la commune a pu constater lundi matin (voir la vidéo ci-dessous).

Était-il possible de faire baisser le niveau sonore ? Non. Beaucoup ont fait référence au HellFest (qui s’arrête à 2 h du matin) ou à la possibilité de demander une baisse du niveau sonore. Mais pour les organisateurs, le principe même de ce teknival revendicatif était diffuser de la musique (la passion de Steve) pendant un week-end pour sensibiliser le public à leur cause. On peut être d’accord ou pas, mais malheureusement, ce point n’était pas négociable.

Y aura t-il d’autres teknivals à Sainte-Luce ? Personne ne le souhaite. L’événement du week-end est unique dans son genre, en raison de l’hommage à Steve, tombé dans la Loire, ce qui explique aussi le choix du site. La Ville a pris les mesures pour sécuriser et interdire les lieux pouvant être investis, mais une entrée par effraction est toujours possible. Concernant les teknivals, le problème est en réalité plus global. C’est pourquoi le maire Jean-Guy Alix demande que la Préfecture détermine des lieux d’accueil en Loire-Atlantique pour ces événements afin de les sécuriser plutôt que de les interdire et d’aboutir à l’occupation illégale du week-end. Qui heureusement, n’a pas fait de victimes, même s’il a généré des nuisances sonores difficiles à vivre pour tous les habitants.

Le maire Jean-Guy Alix fait le point sur l’état du terrain après le Teknival

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